Contre Proust
Contre Proust
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État: Bon état
Remarques: Ancien livre de bibliothèque; présence d'étampes, d'autocollants, de code-barres, de feuillet de circulation. Reliure de bibliothèque en bon état. Pages jaunies mais propres. Texte sans annotations. Reliure solide.
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Rosine Georgin | Essais | Cistre | Date de parution: 1991 | ISBN-13: 9782871130130 | Couverture: Rigide | Français | 173 pages
Proust est peut-être l'écrivain le plus méconnu de la langue française. Le bon usage veut qu'on le loue et par conséquent qu'on prétende l'avoir lu. Personne n'oserait avouer qu'il ignore le romancier majeur du XXè siècle. Car c'est ainsi qu'on nous le présente. Et si par hasard Proust était illisible? Peut-on concevoir que Sodome et Gomorrhe ou La Prisonnière tombent des mains avec un haut-le-cœur qui s'apparente au dégoût? Peut-on comprendre qu'il faille parfois un sérieux effort intellectuel pour traduire en français normalisé l'invraisemblable baragouin de certains textes pourtant revus et corrigés par l'auteur soi-même? La vérité c'est que Proust, la plupart du temps, écrit mal. Il balance entre le galimatias et la préciosité affectée. Il confond le style et les mièvreries à l'eau de rose. Il se réclame de Racine, mais il imite Théophile Gauthier et Sully Prudhomme. En quoi il incarne à merveille le mauvais goût de son époque.
Cet essai se donne pour but de briser la fascination hagiographique et le parti-pris apologétique dans lesquels baigne l'œuvre de Proust. C'est en quelque sorte la première étude qui remette les pendules à l'heure. Il y a en effet un autre Proust, habité parfois par la grâce, et proférant des remarques essentielles sur la littérature et sur l'art. Il y a même trop rarement - un grand écrivain qui se révèle, le temps d'un lapsus. Ce Proust méconnu mérite qu'on le découvre avec ses qualités comme avec ses faiblesses. Car il en va de Proust comme de Dostoïevski. Tous deux sont psychotiques. Le fleuve proustien charrie une monstrueuse culpabilité qui aboutit à poser un diagnostic de caractère universel: tout le monde est homosexuel. Charlus, bien entendu, mais aussi Saint-Loup, Albertine, nous tous ses lecteurs, nous sommes souillés par cette lèpre planétaire. L'homosexualité c'est le sida!
Le seul à avoir vu clair, très tôt, sur le cas Proust, fut probablement Gaston Gallimard. On était venu le trouver, après la mort de l'écrivain, pour solliciter sa participation financière aux honneurs qu'on aurait aimé lui conférer. On voulait élever un buste, à la mémoire du romancier. - Où ça? demanda Gallimard. - Aux Champs-Élysées, lui répondit-on. Alors le vieux Gaston laissa tomber cette réplique péremptoire: - Aux Champs-Élysées? Mais Proust y a déjà son monument! C'est la pissotière!
Outre la collection CISTRE-ESSAIS, centrée sur un auteur déterminé - et la collection CISTRE-LETTRES DIFFÉRENTES, qui explore le sentier peu frayé de la différence, dans toutes les formes de la fiction nous publions également la collection ÉCRITS/CISTRE, qui se fixe pour objectif le champ théorique de la connaissance dans le domaine de la critique littéraire et des sciences humaines.
