État: Usé
Remarques: Ancien livre de bibliothèque; présence d'autocollants, d'étampes, de code-barres. Couverture et reliure usées, bords et coins abîmés. Reliure toutefois encore solide. Texte propre, sans annotations.
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Victor-Lévy Beaulieu | Littérature et Arts | vlb éditeur | Date de parution: 1978 | ISBN-13: Introuvable | Couverture: Souple | Français | 298 pages
"Ce n'est pas Moby Dick qui m'est tombé des mains mais moi, comme une mare liquide, incapable d'ouvrir les yeux, absolument sans défense - "Ne te livre pas au feu de peur qu'il ne te renverse, qu'il ne te rende insensible, comme il l'a fait pour moi, pour un moment. Il y a une sagesse qui est un malheur, mais il y a un malheur qui est une folie."
"Samm a beau m'avoir encerclé de ses bras, m'attirant contre elle, ses lèvres humides effleurant ma joue, je suis devenu incapable de répondre à quoi que ce soit, surtout pas à l'avenir. Je fais juste pleurer comme un veau, comme quand il m'arrive de faire l'amour avec une femme et que tout se met à dérailler en moi, mon sexe et ce qu'il y a de mon désespoir dans mon sexe, mon sexe et ce qu'il ne peut jamais atteindre bien que l'atteignant, comme ce livre que je viens de lire, comme ce livre que je n'ai pas lu parce que je ne suis pas mort entre ses lignes, parce que son insupportable beauté ne m'a pas tué raide. Condamné à vivre après Moby Dick: "Je me survivais. Ma mort et mon enterrement étaient enfouis dans ma poitrine. Je regardais tout autour de moi avec tranquillité et contentement, comme si j'avais été un revenant calme, à conscience propre, assis à l'intérieur d'un confortable tombeau de famille" - et malgré Samm, et malgré les bras de Samm m'encerclant, et malgré les lèvres de Samm frôlant ma joue, tout le Pacifique coule de mes yeux comme pour me noyer dans ma petitesse. Alors que je devrais exulter de joie d'avoir pu lire Moby Dick, je me sens si honteux que mon hystérie est sans limites bien que passive."
